Les journées se suivent et chacun des deux camps y va de sa petite vie et de ses positions sur le déroulement du voyage. Chacun donne ses arguments sans jamais faillir, parfois en allant même jusqu'à la mauvaise foi. Ce matin, tout a commencé avec une idée des filles. Initialement, nous devions partir pour Boston mercredi au soir vers 23h45 et arriver là bas pour 6h30 et profiter de la journée.
Mais les filles voudraient faire autrement. Puisqu'il "pleut" ici et que nous ne faisons plus grand chose, elles ont proposé de prendre le bus mercredi matin pour arriver en fin d'après midi, et ainsi passer une nuit à l'hôtel ou auberge de jeunesse, pour être plus frais le lendemain. De l'autre côté, nous défendons que le calvaire du bus la journée sera insupportable, qu'il faudra faire des frais en plus et que le lendemain nous ne profiterons pas autant de la ville puisque nous ne serons jamais prêts pour 6h30.
Le divorce était prononcé. Du coup, l'après-midi sera divisée. Les filles tenaient tant à aller voir l'exposition sur le Titanic, elles y sont allées et sont revenues satisfaites de l'exposition. D'autant plus que la soirée s'est déroulée dans une crêperie où elles ont pu goûter à des crêpes donc et à des glaces. Pour nous, programme radicalement différent. Et moins cher.
Tout d'abord, il fallait passer faire quelques échanges pour récupérer des dollars US pour partir aux Etats-Unis. Quelle joie, mes premiers dollars! La photo s'imposait. Ensuite, direction Longueuil, dans la banlieue de Montréal. A la sortie du métro, nous demandons le centre-ville à un québécois pure souche. Ce fût très enrichissant de discuter avec lui, et il s'est même permis de se foutre un peu de notre gueule, nous les "fucking french tourists" qui ne savent pas où aller. Circonstance atténuante, notre seul moyen de transport est le métro. Il s'est permis de nous demander si notre envie d'aller à Longueuil n'a pas été favorisée par un guide du genre Le Routard. Hohoho, eh bien non!
Mais très gentil, nous avons continué la conversation, il nous a même conseillé quelques coins à visiter, notamment Québec, très jolie ville, mais aussi Ottawa. A voir à notre retour des States. En tout cas, il a été très gentil et nous avons pu discuter sur son opinion sur l'indépendance du Québec, qui pour lui doit être une évidence. La suite, ce sera la découverte de la petite ville typique américaine. La "Main Street", couverte par ses commerces, ses bars, ses restaurants, sa mairie, sa caserne de pompiers et même sa petite église. Nous sommes ici pour voir de l'Amérique, nous sommes servis.
Nous nous arrêtons dans un petit bar très sympa à l'ambiance lounge, avec comme décorations et lumières des caisses claires et toms de batterie, avec quelques cymbales derrière le bar. Vraiment très bon bar, pas trop cher, et une bonne ambiance. Nous ne sommes pas déçus. Au retour, passage par le Hard Rock Cafe, avant de rentrer à la maison et se faire un festin. Oui, nous, nous mangeons ce qu'il y a à la maison, et nous nous régalons.
La première partie se passe à l'apéro. Chips, saucisses, morceaux de poulets façon PFK (ou KFC). Le tout dans une ambiance PES. Ben oui, quitte à faire les bibites, autant le faire quand nous ne dérangeons personne. La suite du repas, riz crème fraîche et steak haché. En dessert, yaourts, et glace. Devant la télévision poubelle. Un festin de roi, pas déçus. Les filles rentrent, et nous passons la soirée séparés. Les uns dans le salon, les autres dans leur chambre. Nous en profitons pour faire l'état des lieux de l'appartement.
Vraiment, nous sommes devenus de vrais loques. La cuisine est remplie de tri sélectif pas encore jeté. La table est pleine de traces. La salle de bains est pleine de cheveux, un chips traine sur la télévision dans le salon. Non vraiment, nous sommes pitoyables. Les filles nous rejoignent en seconde partie de soirée dans le salon.
Cette seconde partie sera d'une grande violence. Le débat a été lourd sur l'intelligence des programmes de TF1. Pendant que les uns blâment la chaîne privée qui se consacre à l'entertainment sans jamais cultiver ses auditeurs contrairement à Arte ou France 5, les autres prétendent que le divertissement a du bon et qu'il faut laisser les petites gens choisir le programme qui leur convient. Les remarques ont fusé pendant que certains ont même été vexés. Faut-il laisser les faibles d'esprit se complaire dans la misère ou faut-il leur apporter la culture qu'ils ont besoin? Telle a été la grande question ce soir.
En tout cas, la cohabitation, c'est vraiment difficile. Cosmopolitain cette semaine déclarait qu'il ne faut pas partir en vacances en nombre impair. Peut-être que pour une fois, un magasine féminin aura dit vrai. Nous verrons bien la suite.